Promesse tenue
"Sportive et économique". Voilà une promesse revendiquée par bien des automobiles, aussi fort que le "plein emploi" par les candidats à la présidentielle. Avec leur nouveau 4 cylindres, les BMW 118d et 120d tiennent cet engagement : elle offrent du sport, bien sûr, mais aussi une sobriété remarquable grâce au programme "Efficient Dynamics".
Le "Diesel sportif" c'est l'équivalent automobile du "raser gratis" ou du "beurre et de l'argent du beurre". Il promet en effet un plaisir de conduite maximal sans sacrifices au moment du passage à la pompe.
Chez BMW, cette formule est plus qu'une promesse : c'est une obligation. La sportivité est en effet consubstantielle à l'esprit de la marque. Néanmoins, avec la montée en puissance des préoccupations écologiques et la sévérité toujours accrue des normes d'émissions, il ne lui suffit plus de proposer des moteurs "plaisir".
L'excellence de ses mécaniques en matière d'économie et de dépollution devient en effet l'unique voie de salut d'un constructeur souvent stigmatisé pour ses "grosses cylindrées".
Devenir "socialement responsable" sans oublier un slogan qui fait sa force, "le plaisir de conduire", voilà en somme la nouvelle quadrature du cercle qui s'impose à la marque.
C'est pourquoi l'essentiel des nouveautés techniques introduites par la Série 1 restylée se concentrent autour d'un concept nouveau, baptisé "Efficient Dynamics", que l'on peut traduire approximativement par "sportivité efficiente" ou "sobriété dynamique".
Derrière cette appellation un peu ésotérique se cache un ensemble de mesures limitant la captation de puissance par les "périphériques" du moteur. L'objectif est de réduire la consommation et les émissions de Co2 de 15 à 20 %.
Objectif rendement
Le plus marquant des nouveaux dispositifs introduits par ce programme est bien entendu le système "Auto Start Stop", qui va peu à peu être monté d'office sur toutes les BMW à transmission manuelle.
Il permet d'éteindre automatiquement le moteur lors d'arrêts courts et de le redémarrer au moment de repartir. Du point de vue mécanique ce système ne réclame pas des modifications majeures : seule une batterie spéciale et un démarreur plus robuste ont été montés.
En revanche la gestion électronique du système est très sophistiquée : elle prend en compte de multiples éléments, allant de la charge de la batterie à la température extérieure. On ne s'étonnera donc pas si le système ne fonctionne pas à chaque arrêt de l'auto.
A l'usage, au delà de son intérêt économique, ce système s'avère particulièrement pratique : les arrêts et les redémarrages, très rapides, sont autant de contraintes en moins pour l'utilisateur.
L'installation d'une batterie spéciale "AGM" a également permis de limiter l'usage de l'alternateur au maximum : lorsqu'elle est suffisamment chargée, c'est elle seule qui alimente le réseau de bord. Elle bénéficie également d'un système de récupération d'énergie au freinage du véhicule.
C'est dans le même souci d'économie qu'ont été conçues la pompe à eau, la pompe à essence et l'assistance électrique de la direction qui utilisent le moins possible l'énergie du moteur.
Au delà de ces nouveautés périphériques, le principal facteur de baisse de consommation des 118 et 120d reste le nouveau moteur deux litres Diesel. Avec son tout nouveau bloc en aluminium, sa chambre de combustion revue et son nouveau turbo à géométrie variable, il permet à lui seul une diminution de 9.7 % des émissions en Co2.
De fait, les nouvelles Série 1 affichent des consommations particulièrement faibles : 4,7 litres au 100 km en cycle mixte pour la 118d et 4,9 litres pour la 120d. Le gain par rapport à la génération précédente est de 0,8 litres.
Pour le conducteur, l'intervention de ces dispositifs est parfaitement imperceptible et c'est bien là leur principale qualité. Car la Série 1 restylée ne sacrifie rien au plaisir de conduite. Les nouveaux moteurs s'offrent même un surcroît de puissance : la 118d gagne ainsi 21 ch à 143 ch et la 120d 15 ch à 177 ch.
Du dynamisme à revendre
Sur la route ces deux moteurs se caractérisent par leur disponibilité, et, c'est nouveau, par leur discrétion. A l'accélération, il devient très difficile de reconnaître le bruit du Diesel. Seul les claquements à bas régime et la plage d'utilisation réduite trahissent l'origine de ces mécaniques.
Du point de vue dynamique le moteur de la 118d apparaît largement suffisant : ses accélérations franches et ses montées en régimes généreuses n'en font absolument pas une mécanique "au rabais" par rapport au 120d. De fait, le 0 à 100 km/h est atteint en 8,9 secondes et la vitesse de pointe sur circuit dépasse allégrement les 200 km/h. Bien entendu, le tableau est encore plus flatteur pour la 120, avec 7,5 secondes au 0 à 100 et 228 km/h. Cette belle disponibilité mécanique est secondée par le châssis remarquable de la Série 1. La direction précise et directe, la répartition idéale des masses et l'efficacité du comportement offrent un compromis particulièrement plaisant à mener, notamment sur petites routes.
Malheureusement, toute médaille a son revers, et cette efficacité se paie directement par un confort d'amortissement particulièrement ferme.
En cela la Série 1 est fidèle à elle même : son positionnement est clairement établi. Il s'agit d'une compacte sportive et certainement pas d'une familiale. L'habitabilité réduite des places arrière et du coffre la met d'ailleurs en difficulté par rapport aux compactes des constructeurs généralistes.
Du coté des tarifs, la Série 1 affiche un positionnement proche de la concurrence avec un niveau d'équipement fourni en série plus généreux qu'à l'habitude.
La 118d en finition Première est ainsi disponible à partir de 25.200 euros, soit 200 euros de moins qu'une Golf TDI 140 Confort. Néanmoins, le prix des options reste très élevé et la facture atteindra rapidement des sommets pour les amateurs de sellerie cuir ou d'équipements multimédia.
A l'heure du bilan, on ne peut que se réjouir du compromis obtenu par BMW avec ses nouvelles 118d et 120d. Il démontre, s'il en était encore besoin, que les progrès necessaires en matière de sobriété et d'émission ne sont pas forcément les ennemis du plaisir automobile.
Camille Pinet - lequotidienauto.com - 02/05/2007