Petit frère du X6, le BMW X4 partage techniquement tout ou presque avec le X3. Son style spectaculaire se combine donc à une excellente base qui garantit l'alliance entre plaisir et aspects pratiques.
Selon BMW, nombreux sont les clients qui apprécient le X6 sans pour autant assumer son style et son gabarit. C’est donc en pensant à eux que les bavarois ont dessiné le X4. Basé sur le X3 (dont il récupère la parti avant, embouti des portes compris), il reprend la chute de toit de son grand frère, ce qui conduit le constructeur à la qualifier de "Sports Activity Coupé". Derrière ce terme marketing un brin abscons se cache en fait un X3 à l’allure plus sportive, actuellement sans semblable sur le marché. Il ne faudrait toutefois pas oublier l’antériorité du SsangYong Actyon, de gabarit assez voisin mais aujourd’hui disparu du marché européen
A l’intérieur, le X4 reprend sans surprise le mobilier du X3, récemment revu dans le détail à l’occasion d’un restylage. La finition apparaît aux normes du segment, même si l’ajustage de la façade de planche de bord côté passager aurait mérité un joint plus fin. A l’arrière, le X4 n’a pas répété l’erreur du X6, seulement disponible en quatre places lors de ses premiers mois. Dès le lancement, il est donc livré avec une banquette trois places, positionnée un peu plus bas que celle du X3. L’habitabilité apparaît tout à fait satisfaisante, ne grévant pas la fonctionnalité de l’engin. Le coffre, qui dispose d’un hayon à ouverture électrique de série, offre un volume de 500 litres, soit 50 de moins que le X3. Rien de dramatique, d’autant plus que la banquette conserve sa fonctionnalité en trois parties.
Dynamiquement, le X4 est bien entendu très proche du X3, c’est-à-dire excellent. Malgré un très bon maintien de caisse, les suspensions parviennent à distiller un confort des plus recommandables. L’agilité apparaît impressionnante pour un tel mastodonte (1.820 kg en version xDrive 30i) mais la physique a tout de même le dernier mot. Malgré un niveau d’adhérence très élevé, le sous-virage intervient sans coup férir en cas d’excès d’optimisme à l’entrée d’un virage. Par ailleurs, il convient de maintenir fermement le volant dans les grandes courbes. Le X4 peut toutefois compter sur son ESP qui favorise une répartition vectorielle de couple pour s’inscrire en virages. Les plus mordus de pilotage apprécieront modérément de sentir l’électronique agir à leur place et les empêcher d’utiliser l’inertie de l’auto pour la placer. Il n’empêche que le X4, insensible au mauvais revêtement, compte parmi les tous meilleurs SUV du marché sur ce plan.
Etant donné la vocation haut-de-gamme du X4, nous avons choisi de l’essayer avec les six-cylindres en ligne. Tout d’abord, le xDrive30d de 258 ch nous a convaincu par son couple et sa discrétion. Performant, il est capable de s’adapter à un conduite sportive grâce à sa plage d’utilisation assez large et la pertinence de la gestion de la boîte automatiques à huit rapports ZF. Sa consommation n’apparaît pas excessive, puisqu’il est aisé de s’en tenir sous les 9,0 l/100 km en conduite coulée. Par la suite, le bloc essence du xDrive35i, fort de 306 ch, nous a paru moins adapté à l’auto. Son principal argument demeure sa sonorité, quoi qu’on ait connu six-cylindres plus mélodieux chez BMW. Ses performances à peines supérieures et son caractère linéaire n’apportent en effet guère par rapport à la version Diesel. Un comble, d’autant que la consommation, certes acceptable à ce niveau de puissance, lui est défavorable : comptez aux environs de 10 l/100 km.
Plus cher que le X3 d’environ 1.500 € à équipement équivalent, le BMW fait payer son exclusivité, d’autant plus qu’il se passe des motorisations d’entrée de gamme de son frère plus populaire. Reste qu’il apparaît plus raisonnable que son rival le plus direct, le Porsche Macan. En version S Diesel, celui-ci se négocie en effet 60.389 € contre 58.800 € pour un X4 xDrive30d Lounge Plus. De plus, le BMW est affecté d’un malus écologique moins important (900 € contre 2.200 €).